dimanche 12 août 2012

Ferrure et Parage Naturel


SOIN ET FERRAGE DES SABOTS




Etant donné que les pieds du cheval sont très sensibles, un contrôle quotidien s'impose tant pour les chevaux qui vivent à l'écurie que pour ceux qui vivent au pré.



Faut-il ferrer un cheval ?


La corne qui est formée sur la partie supérieure du sabot ou bourrelet pousse d'environ 1 cm par mois. Il faut donc compter un an pour que la corne pousse du bourrelet à la pince.
Si le cheval vit au pré, son sabot se détériore à la même vitesse qu'il se développe, il est donc inutile de le ferrer.
Sur sol dur (béton, asphalte, etc.), le sabot s'use plus vite qu'il ne pousse. Il se détériore de façon irrégulière, c'est-à-dire plus d'un côté que de l'autre. Dans ces conditions, le ferrage est indispensable pour éviter que le cheval souffre ou endommage ses sabots. Pour les chevaux qui effectuent des efforts réguliers sur sol dur, le ferrage est essentiel.


A quelle fréquence un cheval doit-il être ferré ?


Les fers doivent être remplacés en moyenne toutes les quatre à six semaines de sorte que les sabots puissent être parés. En fonction de leur état, on remet les mêmes fers ou on en place de nouveaux. Des fers usés, détachés ou défaits, des rivets et des sabots déformés indiquent que le cheval nécessite un nouveau ferrage. Si le fer à cheval n'est pas remplacé à temps, la corne peut pousser autour du fer et plus particulièrement autour du talon et sera ainsi poussée en avant ce qui occasionne une pression sur la sole provoquant des lésions internes.


Conséquences possible du ferrage :


Déformation progressive du pied. Cela provoque de la douleur, favorise la fourbure, ainsi que la pourriture de la fourchette, la podotrochléite due aux contusions des structures internes du pied et la détérioration de la ligne blanche.

La paroi est abîmée par les clous. Elle se dessèche et perd de son élasticité. L’isolation du sabot n’est plus étanche. Le métabolisme interne du pied diminue à cause d’une baisse de la température, surtout lorsqu’il fait froid, ce qui porte atteinte à la production de la corne et au soutien de la troisième phalange.

Le fer change la façon dont le poids est porté et modifie la bascule du pied, entraînant ainsi des problèmes musculaires et tendineux.

Il provoque des surcharges anormales dans le sabot, entraînant des fissures, des seimes, et un décollement de la paroi.

Les chocs sont moins bien amortis.

La sensibilité du pied est diminuée, le cheval trébuchera plus facilement, ce qui augmente les risques pour monture et cavalier.

Chez les jeunes chevaux le fer gêne la croissance de la troisième phalange.

Il entraîne des frais d’entretien plus élevés, de nombreuses maladies et frais vétérinaires. Le cheval doit être remplacé plus rapidement.

Il rend impossible le dépistage précoce du dépassement des limites biologiques d’un cheval.

La perte accidentelle d'un fer rend le cheval inutilisable jusqu'à son remplacement (du fer). C'est alors la 'course au maréchal-ferrant'...


Les avantages :


La possibilité d’utiliser le cheval sur n’importe quel terrain, à n’importe quel moment, sans avoir à accorder beaucoup d’attention à ses conditions de vie ou à ses pieds, aux dépens de la santé et de la longévité du cheval.

La possibilité de dépasser temporairement les limites biologiques du cheval, également aux dépens de sa santé et de sa longévité.

La possibilité d’utiliser plus longtemps un cheval boiteux, alors que les dégâts ne font que croître.



Mais mon cheval ne peut pas marcher sans fers ! 


Ce n’est pas une raison pour ferrer un cheval, bien au contraire. C’est la preuve que ses sabots sont en tellement mauvais état et que ses conditions de vie sont si artificielles qu’il ne peut plus se passer de l’intervention humaine.
Qu’un cheval non ferré, vivant dans des conditions qui satisfont à ses besoins, est capable de performances importantes a été prouvé au long des siècles par tous ces chevaux au service des hommes.
Aujourd'hui des chevaux non ferrés, de loisirs, utilisés professionnellement ou concourant dans toutes les disciplines, y compris l'endurance de haut niveau, prouvent tous les jours que c'est possible. Ces chevaux sont bien dans leurs pieds et dans leur tête, en pleine santé.


Un bon sabot :


Un sabot sain paraît compact et solide.
La paroi est épaisse, sans évasement ni seime. Elle dépasse peu ou pas du tout au niveau de la sole. Les talons sont bas et ouverts.
La fourchette est large et ferme.
La sole est compacte, épaisse et concave. La ligne blanche est régulière et fine. Le pied est exempt de pourriture ou de mycose.


Conclusion :


Les sabots d'un cheval nécessitent un parage régulier, qu'ils soient ferrés ou pas. Si l'animal vit au pré, le parage est nécessaire pour empêcher la pince de s'allonger et de se fissurer. Par ailleurs, les irrégularités des sabots provenant de malformations ou causés par un faux mouvement, doivent être corrigées.
Le parage des sabots est une des tâches essentielles du maréchal-ferrant.




LE PARAGE NATUREL



Qu'est ce que c'est ?


Le parage naturel est un entretien du sabot assurant un fonctionnement optimum du pied. 
Il permet au cheval de travailler pieds nus dans toutes les disciplines.
Combiné avec une alimentation et un environnement adéquats, il aide à retrouver ou à conserver des pieds sains.
Encore mal connu en France mais très utilisé dans les pays anglo-saxons et en Allemagne, il fait l’objet de plusieurs méthodes (Jackson, Ramey, Lapierre, Strasser…) mais toutes ont le même but :

Avoir un cheval pieds nus et performant.


Les avantages :


Bonne adhérence au sol.
Bonne traction.
Allures souples et équilibrées.
Confort du cavalier amélioré.
Bonne circulation sanguine donc meilleure santé générale.
Absorption des chocs optimisée grâce à un pied fonctionnel.
Diminution des risques d’accidents et de blessures (coup de pied, glissade, etc...).



Pour quels chevaux ?


Tous les équidés domestiques sont concernés quelque soit la race, l’âge ou la discipline.
Les poulains se déplaçant sur des sols variés et parés régulièrement développent un pied solide et de meilleurs aplombs pour toute leur vie.
Le parage naturel peut se faire sur tous les chevaux, mais il est grandement recommandé que ceux-ci vivent dans des conditions les plus proches de celles des chevaux sauvages à partir desquels cette méthode a vu le jour.


Et les pieds en mauvais état ?


Le parage  naturel favorise une croissance saine du sabot et réhabilite le fonctionnement du pied.
Cette approche améliore la plupart des situations difficiles (ex : fourbure, syndrome naviculaire, paroi affaiblie…).
La remise en état peut prendre du temps.
Le parage doit être assuré par un professionnel et la participation du propriétaire au processus de réhabilitation est essentielle.



Transition fers, pieds nus :


Temps nécessaire au pied pour redevenir sain et fonctionnel. Le cheval peut présenter une gêne allant de quelques jours à dix-huit mois selon l’état initial des pieds.

Certaines chaussures peuvent alors etre utilisées pour améliorer le confort du cheval trop sensible : Les Hipposandales (différents modèles et tailles existent)

Le pied du cheval s’adapte en permanence à son environnement.
Si le cheval vit sur un terrain souple (ex : pré), il développera des pieds pour un terrain souple... et sera plus sensible sur les cailloux, à moins de travailler régulièrement sur un terrain dur et caillouteux.
L’idéal est d’aménager un pré au terrain varié (placer du sal et des cailloux aux points de passages) et d’adopter les hipposandales pour toutes les mises en situation inhabituelles (longue randonnée, terrain nouveau et difficile...).


Fréquence du parage :


En fonction du cheval. En général un parage est nécessaire toutes les six à huit semaines mais parfois peut être plus rapproché pour les cas difficiles.


Conclusion :


Le cheval peut s’épanouir physiquement et moralement si on respecte ses besoins.
Mode de vie : dans l’idéal, vie au pré avec des congénères toute l’année et sur des sols variés.
Alimentation : à base de fourrage, équilibrée, pauvre et variée, absorbée fréquemmement en petite quantité.
Santé : elle dépend étroitement de la qualité et de la quantité de l’alimentation, de l’activité physique et de l’état émotionnel du cheval.

1 commentaire:

  1. 100% d'accord avec tout, rien à critiquer!
    Concernant l'usure, j'ajouterai juste qu'il paraît qu'un cheval n'aurait la corne qui s'use plus vite qu'elle ne pousse que au delà de 40kms de marche par jour.. Après à voir si c'est sur de l'asphalte, du sable, des cailloux, de la terre...
    J'ai 2 juments pieds nus qui sortent le WE sur terrain difficile (causse), leur rythme est le notre, nous ne les forçons jamais, elle choisissent où aller et à quelle vitesse... Par contre il ne faut pas mettre ensemble sur une sortie des chevaux ferrés et d'autres pieds nus, ils n'ont pas la même allure et les pieds nus se forceront à suivre les ferrés au détriment de leur santé....
    A quoi reconnait-t'on un cavalier respectueux? A son cheval pied nus :) parce qu'il s'y est adapté (nourriture, environnement etc) et non l'inverse!

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